Mes réalisations éphémères et actions sont une manière d’habiter les lieux, de laisser une empreinte visible et invisible. Les espaces sont choisis pour leur forme, leur couleur et leur mémoire. Le travail est in situ ; l’intention se construit en fonction de l’environnement. Par l’exploration directe (marches, récits d’habitants) et les recherches sur le passé (histoire, archéologie), je découvre les strates enfouies et je creuse, je puise dans ces éléments.
Les médiums sont la terre, le sol, l’air, l’espace, les corps. Cette relation particulière à la terre (Terre) me pousse à entrer en contact avec le lieu par différentes actions : creuser la terre à la main ou avec une pioche pour établir un lien entre l’espace du ciel et l’espace souterrain ; utiliser le corps qui interagit avec l’environnement. A travers la terre et par le ressenti, naît une relation physique, directe et fusionnelle avec le lieu, comme une assimilation du corps à celui-ci. Ces espaces entre ciel et terre sont expérimentés : observer, toucher, entrer à l’intérieur, sentir l’espace autour de son corps. Terriers, sphères, creux, refuges, souterrains, sont à l’extérieur comme à l’intérieur de l’humain. Etre relié à soi, aux autres, à la nature, s’inscrit dans une nécessité.
Ces réalisations éphémères s’incluent dans le cycle naturel. Toute matière se transforme, toute forme disparaît, notre corps aussi. La photographie alliée au texte rend compte de ces instants.
Les espaces créés sont des ouvertures, des passages d’un monde à l’autre, entre le monde-du-dessus et le monde-du-dessous, entre le visible et l’invisible.